Des caméras piéton pour les policiers et gendarmes
- Pascal PAIN
- 25 mars 2017
- 2 min de lecture

Une nouvelle expérimentation de caméras piéton dans la police et la gendarmerie a débuté mercredi dans 23 zones de sécurité prioritaires (ZSP), pour, selon l’exécutif, «apaiser» les relations entre forces de l’ordre et population. Accrochées à la veste ou au gilet des agents, ces caméras sont un totem de com pour les ministres de l’Intérieur successifs.
Qu’est-ce qui change ?
«Cette expérimentation va se dérouler pour une période maximale d’un an, à l’issue de laquelle la police et la gendarmerie remettront un rapport d’évaluation sur l’impact de ces enregistrements systématiques sur le déroulement des interventions», indique le ministère de l’Intérieur. Parmi les 23 sites figurent des ZSP de Paris et de banlieue. Les contrôles d’identité y seront en théorie enregistrés automatiquement, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, alors qu’une première version prévoyait que cela relevait du choix du policier.
Le matériel est-il prêt ?
Le service des achats du ministère de l’Intérieur n’a pas lancé de nouvel appel d’offres. 2 600 caméras équipent les forces de l’ordre, soit une infime minorité des effectifs. Une inertie d’autant plus étrange que l’équipement n’est pas conforme aux exigences fixées en terme de confidentialité. La société qui a fourni la quasi-totalité des caméras a proposé au ministère un remplacement du parc pour s’y conformer : «Nous n’avons pas reçu de réponse.» Le ministre annonce une commande prochainement pour au moins doubler le nombre de caméras.
Si elle a pris de court, l’annonce d’une «généralisation» des caméras n’est pas nouvelle : la police l’ «expérimentait» il y a dix ans : un agent était chargé de jouer les cadreurs avec un caméscope.
Quelle différence avec le récépissé ?
Quand le récépissé a été enterré, l’exécutif assurait que les caméras piéton allaient s’y substituer. C’est pourtant impossible en l’état, notamment parce que les règles d’accès aux images pour les personnes contrôlées sont très compliquées. Le récépissé permettrait de prouver la fréquence des vérifications d’identité. Selon Mediapart, le déploiement de ces caméras répond avant tout aux attentes des policiers : dans les études permettant à Le Roux d’affirmer que l’équipement permet de contribuer «très largement au bon déroulement des interventions», seul le ressenti des agents est questionné.
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